Crise agricole ou l’urgence de ne plus dépendre des cours mondiaux ou des intermédiaires pour le lait, les céréales ou la viande. Les agriculteurs sont en colère, les éleveurs encore plus. Ils dénoncent les prix auxquels « on » leur achète la viande, le lait ou les céréales.
Ils revendiquent leur droit à être reconnu dignement en tant que producteurs et à être rémunérés pour le travail qu’ils produisent. Ils dénoncent la pression folle qui s’exercent sur les prix via les hypermarchés et les intermédiaires. Ils en appellent au ministre de l’agriculture pour changer les choses.
Selon le ministre ce sont près de 10 % des exploitations d’élevages qui sont au bord de la faillite soit 20 000 exploitations.
Comment travailler à des solutions qui permettent aux agriculteurs de ne plus être à la merci des baisse des cours mondiaux sur des marchés hyper spéculatifs ou d’être dépendants des grandes surfaces?
D’abord en n’amplifiant pas le problème. Cela paraît simple et pourtant… L’augmentation de la taille des exploitations pour aller vers de gigantesques élevages ne sont en aucun cas une solution. C’est pourtant celle qui semble prônée aujourd’hui et depuis plusieurs années par les ministres de l’agriculture. 1000 vaches, 3500 porcs, 250 000 poules sont les nouvelles installations qui menacent le paysage agricole national.
Les bêtes ne peuvent pas subir des conditions d’élevage, l’environnement ne peut pas supporter toute la pollution issue de ces élevages et nous, consommateurs, ne pouvons pas manger de la viande aussi intoxiquée par les antibiotiques et les médicaments nombreux utilisés dans les élevages intensifs.
La solution est ainsi dans la limitation des grandes surfaces et surtout dans la limitation de leur pouvoir de négociation, dans le soutien au commerce de proximité. Mais elle est aussi dans l’agriculture biologique, les circuits courts, la nourriture de qualité. Elle dans la contractualisation avec les agriculteurs comme dans le cas des AMAP où les consommateurs s’engagent sur une année complète à consommer les légumes produits. La solution est dans la construction de filières ou les agriculteurs produisent directement pour la cantine du lycée, du collège et de l’école primaire de la région.
C’est en refusant une sorte de fuite en avant, en affrontant les problèmes de manière frontale directe que l’on trouvera les solutions durables à l’économie et à l’environnement agricoles : sur 30 ans, l’agriculture bio s’avère trois fois plus rentable que l’agriculture conventionnelle.
– Par Sandrine Rousseau, porte-parole, tête de liste EELV région Nord-Pas-de-Calais- Picardie