La post-croissance en questionS
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La commission pour une société de post-croissance a été validée par le conseil fédéral EELV du 12 mars 2017.  Cet outil est un guide pour susciter auprès des élect.eur.rices le questionnement nécessaire à la remise en question d’une société fondée sur la croissance.  Il sera centré autour de questions très pragmatiques qui conduisent à interroger des présupposés, notamment sur la concurrence au niveau mondial.

« Le terme post-croissance désigne l’entrée dans une ère que nous ne parvenons pas encore à nommer, si ce n’est par référence à celle que nous quittons. » Dominique Méda
Post croissance ce n’est pas un stade « après la croissance », mais un moment de bascule où elle peut prendre des formes et des connotations différentes grâce au brassage culturel. Comment amener de la souplesse, du dialogue et des moyens (lois, financements, éléments facilitateurs) dans ce moment de rupture et de transformations ?

Comment trouver les questions qui nous apporterons des réponses agissantes, celles dont nous avons besoin pour élaborer des propositions ?

Que représente aujourd’hui la croissance économique ?
– Comment sortir la question de la croissance de la logique capitaliste ? Ne doit-on pas requestionner ces termes de « croissance » et celui d' »économie »?
– Le bien-vivre est-il possible aujourd’hui dans ce contexte de crise humanitaire et écologique et démocratique ?
– La croissance est-elle une nécessité, une idéologie, une religion, une névrose ?
– Croissance et progrès sont-ils liés ? croissance et bien-vivre sont-ils liés ?
– Comment créer des conditions de production et d’échanges qui favorisent le bien-vivre et un réel progrès pour notre environnement ?
-La croissance peut-elle être verte ?
– Que faudrait-il mettre en place pour développer les conditions d’une « vie bonne », qui ré-harmonisent les relations de l’homme et  son environnement ?
– Relance par la consommation, relance par la production, pourquoi tous les candidats cherchent-ils la croissance ? (et ne peuvent imaginer un monde autre)
– La croissance est le mode d’évolution de nos sociétés humaines, dès lors comment la mettre au service du bien-vivre dans un environnement (naturel, social) préservé ?
– Quel est l’impact sur nos comportements individuels d’un modèle économique prônant la compétition permanente de tou.te.s contre tou.te.s ?
– Production et transport nécessitent du pétrole, combien de temps la croissance peut-elle continuer dans ces conditions ?  Comment créer des conditions de production, d’échanges et de transports qui tiennent compte des besoins des populations et du respect de notre environnement économique, sociétal, naturel, politique ?
– 1€ est-il le « vrai prix » d’un kilo de tomate comme affiché dans les super-marchés ? (quid des externalités négatives)
-L’intensification des déplacements, en fréquence comme en distance, est-elle environnementalement tenable, à terme ?
– Le progrès technique (voiture plus fiable, train plus rapide, avion moins cher, téléphone portable, ordinateur etc.) nous a-t-il permis de libérer du temps ?
– La mondialisation a-t-elle permis l’amélioration la plus rapide du niveau de vie que l’on ait jamais vu ou la création d’inégalités croissantes ?
– Le productivisme peut-il « acheter » la paix sociale ou est-il par nature incompatible avec celle-ci ?
– Il y a, en Europe, environ 560 véhicules individuels pour 1000 habitants. En supposant que chaque nouveau véhicule soit électrique ou hybride, la production et le maintien d’une telle flotte à l’échelle mondiale sont-ils écologiquement viable ?
– Pourquoi chaque année le Jour du dépassement (date de l’année où, théoriquement, les ressources renouvelables de la planète pour cette année ont été consommées) arrive-t-il de plus en plus tôt ?
– Pourra-t-on un jour revivre une période similaire aux trente glorieuses ?
– Avec une économie totalement mondialisée, un pays, un territoire, peut-il être résilient en cas de crise ?  Comment l’État pourrait  favoriser la résilience des territoires dans cet état de crise et de rupture profonde ?
– Quel rapport de force de négociation pouvons-nous mettre en place avec les populations de chacun des États et avec nos partenaires européens pour évoluer vers d’autres modèles de sociétés ?
– Quelle culture développer pour résister au repli, à l’exclusion, à la tentative de fermeture des frontières, que l’on voit déjà à l’œuvre face à l’épuisement des ressources naturelles ?
– Comment réduire drastiquement la colossale pollution générée par le transport maritime de marchandise ?

La post-croissance peut-elle se borner à être économique ou doit-elle aussi être
démographique ?

– Les projections de l’ONU et de la Banque Mondiale tablent sur une population mondiale de 10 milliards d’humains en 2050. Comment devrons nous vivre alors que l’urgence écologique est déjà une réalité avec 7,5 milliards d’habitants ?
Il faut poursuivre l’éducation des filles, mais aussi des hommes surtout, car ce sont eux qui font obstacle au droit des femmes de disposer de leur corps..Les enquêtes montrent que dans les sociétés où le choix existe la natalité est régulée. La seule approche respectable est une approche qui respecte l’humain, par l’éducation et l’accompagnement.
– Si notre économie est basée aujourd’hui chez nous avant tout sur le secteur tertiaires (services),  les secteurs primaire (exploitation des ressources naturelles : agriculture, sylviculture, pêche, activités minières) et secondaire (transformation des matières premières : industrie manufacturière, construction)  ont été transféré dans des pays tiers, peut-on relocaliser des secteurs entiers ?
– La course à la productivité dans les pays « développés » peut-elle continuer sans s’appuyer sur le pillage des ressources et la destruction de l’environnement de certains pays, ainsi que sur l’exploitation de certaines populations ? Comment mettre en place une réflexion à chaque endroit de la production pour définir une écologie des pratiques ?
– Peut-on produire plus en consommant moins d’énergie ?
– Comment nuancer cette question de production, produire quoi, pour quel besoin, comment?
– Peut-on produire plus en consommant moins de ressources non renouvelables ?
– Peut-on recycler davantage tout en réduisant notre consommation énergétique ?
– En 2020, 50% des revenus seront générés à partir du digital.  Qu’est-ce que l’État peut mette en place pour  répondre aux besoins pour que les populations (chacun) investissent ce champ,  utilisent ses outils, créent,  produisent des contenus, des bonnes pratiques,  collaborent,  contribuent dans un objectif de transformation centré sur l’humain et son environnement ?
– Quelle est la place de la technologie dans une société post-croissance ?
– La technologie peut-elle être un moyen de réussir la transition vers une société de post-croissance ou est-elle nécessairement la conséquence d’un modèle productiviste ?
– Faut-il accepter les bio-nano-technologie ?
– En l’état actuel des techniques et des savoir-faire, quelles sont les composantes de notre mode de vie qui ne dépendent pas du pétrole ?
– Quelle serait la forme la plus sobre de production d’énergies renouvelables ? (référence à l’implication des citoyen.ne.s, implantations locales et de la structure juridique)
– Peut-on nourrir le monde avec une agriculture plus proche et respectueuse de l’humain et de la nature ?
– Une économie du partage et de la coopération est-elle plus riche en emplois que l’économie des multinationales ?

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