Le Gouvernement a annoncé cette semaine son intention de répartir les réfugié-e-s sur le territoire national, ce qui passe par la création de 9 000 places dans des centres d’accueil et d’orientation. En réaction, dans toutes les régions la droite dite « républicaine » s’oppose de manière particulièrement véhémente à ce plan, évoquant en outre avec mauvaise foi la création de « mini-Calais ».
Élu-e-s régionales/aux écologistes, soutenu-e-s par la Fédération des élu-e-s Vert-e-s et écologistes, nous continuons d’en appeler à la solidarité pour prendre en charge tous les réfugié-e-s, provenant de pays en guerre, fuyant la misère et la détresse, luttant pour leur survie… C’est dans ce même esprit de solidarité que le maire EELV de Grande-Synthe (Nord), Damien CAREME, avec le soutien essentiel d’associations humanitaires, a courageusement mis en place un camp d’accueil temporaire de réfugiés répondant aux normes internationales. Il a préféré l’action pour la dignité plutôt que l’inaction dans la lâcheté.
Loin des chiffres abstraits, il s’agit bien de femmes, d’hommes et d’enfants, qui arrivent dans des conditions indignes dans l’Union européenne, dont les autorités sont incapables de se coordonner et de se mettre en accord avec les idéaux de paix, de solidarité et d’humanisme qui en sont pourtant les fondements.
Nous avons affaire à un phénomène structurel et non conjoncturel. Les facteurs des migrations (économie, guerre, climat, …) interagissent entre eux et sans lutte déterminée et efficace contre le changement climatique, les réfugiés seront demain autrement plus nombreux.
La mise en place d’une véritable politique européenne d’accueil des réfugiés se fait cruellement attendre. Le système de Dublin doit être remplacé par un mécanisme permanent de relocalisation des réfugiés à travers l’Union européenne, qui soit équitable et fondé à la fois sur la solidarité et sur la responsabilité.
En réalité, loin d’être face à une « crise des réfugié-e-s », nous avons provoqué par absence d’anticipation, inaction et parfois indifférence, une crise de l’accueil des réfugié-e-s, une crise des solidarités humaines.
La droite « républicaine », ayant l’habileté de considérer que bien entendu il fallait « faire preuve de solidarité », justifie sa levée de bouclier par un « diktat migratoire » qui serait imposé aux élu-e-s locales/aux. Sans doute la concertation est-elle plus qu’insuffisante… mais quel genre de concertation est-il raisonnablement possible de mener avec des élus qui brandissent face à l’opinion la menace de « mini-Calais » partout sur le territoire ?
Pour les élu-e-s écologistes, rien ne sera possible sans l’appui des services de l’État, mais les Régions peuvent peser pour pousser les préfets à agir. Et les Régions ont elles-mêmes un rôle à jouer dans le nécessaire élan de solidarité qui doit toutes et tous nous concerner. Elles peuvent se revendiquer comme des « Régions terres d’accueil » en facilitant, à travers leurs compétences et leurs dispositifs, les accès à la formation, à l’emploi, à la vie sociale des réfugié-e-s :
– « aider ceux qui aident » en appuyant les initiatives prises sur le terrain par des citoyens, des associations et des collectivités, mais également en soutenant les Universités et les lycées qui souhaiteraient accueillir de jeunes réfugiés ;
– mettre à disposition les propriétés régionales vacantes ;
– augmenter le nombre des formations en « Français Langue Étrangère » (FLE) et en « Compétences Clés » pour aider à l’intégration des réfugiés ;
– la coopération décentralisée peut contribuer à apaiser les relations internationales.
Ce que les élu-e-s écologistes veulent soutenir, ce ne sont donc pas des « mini-Calais » mais des Grande-Synthe !
Les président-e-s des groupes d’élu-e-s EELV dans les Conseils régionaux : Sophie BRINGUY (Pays de la Loire), Monique COSSON (Auvergne-Rhône-Alpes), Charles FOURNIER (Centre-Val de Loire), Jean-Louis PAGES (Nouvelle-Aquitaine), Laëtitia SANCHEZ (Normandie), Mounir SATOURI (Ile-de-France), Véronique VINET (Occitanie-Pyrénées-Méditerranée).
La présidente de la Fédération des élu-e-s Vert-e-s et écologistes : Catherine HERVIEU.