La manifestation des éleveurs qui s’est tenu le 25 mars à Clermont-Ferrand symbolise ce cri de désespoir porté par le secteur de l’élevage extensif de montagne.

Alors que la loi EgAlim avait suscité de nombreux espoirs, elle s’avère inefficace pour rémunérer dignement le travail des éleveurs. Les orientations de la future politique agricole commune ne viennent que renforcer cette exaspération.

Pourtant, cette profession joue un rôle écologique, social et économique essentiel :

• social, parce qu’elle permet de maintenir l’emploi en zone rurale et fait vivre nos villages ;
• écologique, parce que l’élevage de montagne et le pastoralisme entretiennent les paysages et participe au maintien de la biodiversité.

Les écologistes soutiennent les éleveurs de montagne dans ce combat pour la dignité. Cela doit se traduire par un soutien dans les différentes échelles de décisions :

• au niveau européen, la PAC doit être modifiée en profondeur. Il faut revoir le principe d’aide à l’hectare développé dans le premier pilier pour se concentrer sur une aide par unité de main d’œuvre et coupler cette aide à un soutien à l’hectare dégressif. L’appui aux projets de construction de filières de production et de transformation locale et les financements pour le développement d’une agriculture biologique doivent être augmentés et les pratiques vertueuses pour l’environnement rémunérées
• au niveau national, l’Etat doit pouvoir garantir une juste rémunération à hauteur du travail fourni. Il faut mieux réglementer les contrats entre l’agriculteur et le premier revendeur. C’est ce prix là qui doit servir de base tout au long de la chaîne agro-alimentaire ;
• au niveau des collectivités locales, et c’est ce qui est pratiqué là où les écologistes sont aux responsabilités, il faut intensifier l’approvisionnement en circuit-court et en viande de qualité en rémunérant les éleveurs au prix juste. Pour cela, il est indispensable d’accompagner les éleveurs dans la structuration de leurs filières pour mieux répondre aux marchés publics.

De nombreuses solutions existent pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouve le monde de l’élevage. Encore faut-il avoir le courage de s’opposer à certains lobbys agroalimentaires puissants et mettre les moyens sur la table pour accompagner une profession fortement endettée vers les circuits-courts et l’agroécologie.

Pour Europe Ecologie Les Verts Auvergne,

Fatima Parret & Nicolas Bonnet, porte-paroles